Sacre
Composition photographies/collages, feutre et crayon sur découpes de calque, 20x20cm, 2020.
Série qui s'est construite spontanément pendant la période du confinement du printemps 2020.
-mars/avril/mai-
Il s'est trouvé qu'a eu lieu un enfermement mondial des hommes en proie à une pandémie foudroyante dans la pleine période de l'équinoxe de printemps, au moment du réveil annuel spectaculaire de la nature dans l'hémisphère nord.
Cela a été un semblant de conte cruel.
Deux forces se sont alors opposées comme une évidence : celle «moribonde» des hommes se débattant, enfermés dans leurs propres espaces bétonnés, devant assurer leur hygiène et leur santé, réajuster leur quotidien et leurs plans de vie très concrets, individuel et collectif, et celle « vivante » et explosive de la grande nature, régie par des lois bien plus profondes et libres, respirant plus ardemment que d'habitude.
C'est alors que j'ai entrepris mes découpes de feuilles et de pétales pour de nouveaux collages. Chaque journée produisait des dizaines de ces petits éléments destinés à s'assembler sur l'espace blanc, toujours nouveau et « prêt », du papier. J'ai choisi aussi soigneusement mes photographies, je me suis procuré des images de personnes inconnues mais j'ai cherché exclusivement des présences féminines anciennes environnées de nature, dans des jardins, elles sont devenues comme des présences tutélaires, seules ou multiples, finalement démultipliées. Je me suis souvenue des femmes que j'avais connues il y avait bien longtemps, qui, à chaque fois que l'on se photographiait, voulaient absolument que l'on se place dans un jardin ou proche d'un bouquet, parce que c'était « plus beau ».